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Le vin nature : introduction

Vin (n.m.) : produit exclusif de la fermentation du raisin.

La base ! C’est par cette définition que la sphère montante du « vin nature » entend bien redonner ses lettres de noblesse à la boisson de Bacchus. Et comment en vouloir à ces Bernard Pivot en herbe ! La bonne jaja que nous consommons aujourd’hui peut contenir des dizaines d’additifs, tous autorisés par la réglementation européenne bien sûr… une lichette de plus que dans notre bon vieux Larousse donc.

Le message que veulent faire passer les vignerons ? Arrêtons de jouer avec la confiance du consommateur et indiquons la liste des ingrédients présents dans nos vins. Donnons à la terre et à la biodiversité le repos qu’elle mérite après des décennies d’aberrations environnementales, et invitons tous les vignerons qui ont participé à l’élaboration de ce modèle à penser une viticulture plus raisonnée.

Dans ce dossier en quatre parties, nous allons faire le tri entre tout ce qui peut être lu ou entendu à propos du vin nature, son élaboration et les Hommes qui le produisent. En avant pour une aventure au service du bien-être alimentaire, social et environnemental !

Image rare illustrant l'invention du goût de chaussette. - Inrap ©

Naissance du vin nature

C’est au tout début du XXe siècle qu’on défend pour la première fois le vin dit « naturel ». Rien à voir avec nos revendications modernes cependant, puisque l’industrie phytosanitaire n’en est qu’à ses balbutiements à cette époque.

Pour les viticulteurs du Languedoc, défendre le vin nature c’est avant tout lutter contre la chaptalisation et l’ajout d’eau claire aux moûts de raisin. Il s’agit d’une pratique répandue en Algérie française qui visait à augmenter la production. Ce qui à l’époque n’était pas considéré comme une fraude précipite les vignerons de Narbonne, Béziers et Montpellier dans la crise. Le vin ne vaut plus rien, à tel point que des bars en vendent « à l’heure » : payez pour un certain temps et buvez à l’oeil.

La révolte des vignerons de 1907

Définir un vin nature

Avant février 2020 et la reconnaissance par l’INAO et la direction générale de la répression des fraudes du terme vin méthode nature, la définition de ce terme restait largement sujette à interprétation. Parfois nommé « vin vivant », « méthode non interventionniste », « vin libre » ou simplement « vin naturel », le cadre définissant cette catégorie est désormais officiel. En s’appuyant sur la charte du syndicat de défense des vins natures qui résume en 12 actes un vin méthode nature. En voici quelques points :

– les raisins vendangés manuellement doivent provenir d’une agriculture biologique ;
– les vins sont vinifiés à l’aide de levures indigènes et sans intrant ;
– aucun élément ne peut être retiré (pas de désacidification, pas de procédé de modification de la teneur en alcool etc.) ;
– pas de recours aux technologies modernes de filtration, de pasteurisation ou de thermovinification ;
– l’ajout de sulfites est interdit, sauf ajustement à la mise en bouteille et à hauteur de 30mg/l maximum. Si tel est le cas, la mention « < 30 mg/l de sulfites ajoutés » doit être apposée sur l’étiquette.

En clair, le vin méthode nature est neutre de tout produit et de toute action humaine qui viserait à dénaturer le procédé de fermentation du jus de raisin.

Retrouvez la seconde partie de ce dossier sur le vin nature : le goût des intrants.