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La biodynamie dans le vin : les labels

un label pour les gouverner tous !

La semaine dernière, nous avons vu comment les principes de la biodynamie sont utilisés dans la vigne et dans le chai. Mais pour assurer au consommateur l’application de ces règles, plusieurs instituts de certification – les labels – sont envoyés sur place. Il s’agit notamment du label Demeter.

Demeter et Biodyvin, les deux principaux labels en France et en Europe.

Demeter et Biodyvin

La biodynamie étant une forme d’agriculture généraliste (dans le sens non spécifique à un type de culture), différents labels plus spécialisés ont vu le jour au cours des dernières décennies. Il reste cependant une certification communément acceptée par tous les acteurs, le label Demeter.

Créée en 1927, la coopérative Demeter développera très tôt sa marque collective en 1932, prenant la forme de cahiers des charges pour « les produits alimentaires, les cosmétiques et les textiles issus de l’agriculture biodynamique » (demeter.fr). Il s’agit de la certification au cahier des charges le plus complet et est considérée comme la référence des labels dans le monde. Le respect de la biodiversité et l’étude attentive des méthodes de cultivation et de transformation en font un label complexe à obtenir, surtout lorsqu’il s’agit de grandes surfaces d’exploitation. Demeter certifie plus de 1000 adhérents en France et près de 7000 dans le monde.

En Europe, le label Biodyvin montre que l’industrie viti-vinicole se penche de plus en plus sur la question du respect de l’environnement et de la transparence vis à vis des consommateurs. Créé en 1995, ce label est exclusivement conçu à l’attention des vignerons. Depuis 2002, cet institut de certification fait appel à un organisme de contrôle extérieur, Ecocert SAS. Son action s’élargit aux méthodes oenologiques en 2008, et décerne le label Biodyvin à plus de 160 vignerons en Europe sur une surface de plus de 4000 hectares.

D’autres labels compatibles à la biodynamie peuvent être apposés sur une bouteille de vin sans pour autant en assurer le contrôle : AB bien sûr, le Le label Haute Valeur Environnementale (HVE), Terra Vitis pour ne citer qu’eux.

De nombreux artisans considérés il y a encore quelques années comme des illuminés alertent depuis peu sur le goût un peu trop prononcé de certains à clamer leur appartenance à la biodynamie, suivant l’effet de mode de consommation actuel. Il apparaît évident que des vignerons peu scrupuleux ne voient en cette certification qu’une manne financière et qu’ils n’hésiteront pas un instant à l’abandonner quand la mode viendra à passer. Comme tout label donc, la certification d’un produit en biodynamie ne permet malheureusement pas de garantir que le produit que vous avez entre les mains est bien honnête.

S’il n’est pas à suivre comme L’étoile de Bethléem, le label que vous trouvez sur votre bouteille de vin reste cependant un des rares gages de qualité, outre les conseils de votre caviste ou du sommelier.

Plus de 500 domaines sont aujourd’hui certifiés en France, pour une surface dépassant les 13 000 ha, ce qui représente environ 1% de la surface en agriculture biologique dans le pays. 70% de ces domaines sont viticoles. Nous parlons ici des domaines certifiés uniquement, et on estime que plus de la moitié de la surface en biodynamie n’est pas certifiée.

Attention aux faux semblants

Sans trop entrer dans les détails, il existe comme dans tout mouvement des membre plus extrêmes que d’autres. Et le plus « impliqué » de tous reste sûrement son défunt créateur, Rudolf Steiner

Steiner n’était pas simplement un passionné d’agriculture ou d’astronomie. Il a développé une pensée qui rejette de nombreux faits scientifiques et techniques, qui seraient selon lui l’oeuvre des forces du mal, Lucifer et Ahriman. Une partie de nos ancêtres, seraient des versions hybrides plante/animal, et auraient vécus sur la lune.

Sa vision de la cosmologie, il la transmet autours du principe de réincarnation, des hommes et des astres, et c’est seulement à travers ses discours ésotériques que la « vraie » biodynamie prendrait tout son sens. En résumé si vous n’adhérez pas à la totalité du courant de pensée de Steiner, les méthodes de biodynamie seraient vaines.

Il est évident qu’une large majorité des adhérents à la biodynamie ne s’intéressent guère aux penchants sectaires de son créateur. En discutant avec de nombreux agriculteurs français, on s’aperçoit qu’une partie d’entre eux s’intéressent en fait aux principes plus tangibles que sont ceux proposés par Goethe où son approche – qu’on peut voir parfois résumé en « aide-toi et le ciel t’aidera » – incite l’Homme à faire confiance à ses sens et à son sens de l’observation.

Les observateurs sur le terrain n’argumentent que rarement la conséquence d’une agriculture biodynamique : des fermes qui se débarrassent de toutes les contraintes chimiques et qui s’intéressent un minimum aux mouvements lunaires sont des fermes vivantes, qui produisent des denrées avec un haut profil gustatif, bénéficient d’une biodiversité harmonieuse et d’un sol plus sain, sans comparaison à des exemples qu’on peut retrouver en agriculture conventionnelle.

A la semaine prochaine pour étudier ensemble ce que la biodynamie apportera à l’avenir de la viticulture !