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Vins, spiritueux et alcoolisme : 2020, zone à risque

"L'éducation et la sensibilisation aux risques doit rester une priorité."

Confinement oblige, la consommation de vin et d’alcool s’est largement opérée à domicile ces dernières semaines. Qu’elle soit festive avec l’avènement des apéro-visio, ou plus solitaire, elle n’est évidemment pas sans danger, tant les risques d’addiction peuvent apparaître. 

Au sein de la filière vins, agir pour faire redémarrer le secteur ne peut pas vraiment se faire sans garde-fous. Bien que la relance de la consommation soit attendue au plus vite, efforçons-nous de ne pas nous cacher derrière les chiffres de la baisse spectaculaire de la consommation pour repartir sans respecter les règles de base. Si les gens consomment moins en globalité, l’addiction de certains est mise à mal en cette période.

Comme l’indique Karine Grouard, directrice du dispositif Addictions drogues alcool info service, « les appels sur la plateforme ont augmenté de 27 % au début du mois d’avril ». Les malades confinés durant la période de pandémie liée au Covid-19 qui ne sont plus suivis se retrouvent sans aide et contact extérieur. Et il faut s’attendre à ce que les associations de lutte contre l’alcoolisme utilisent rapidement ces chiffres pour demander une régulation accrue du débit de boisson en France.

 

Le Monde ©

Un rapport à l’alcoolisme mal compris

Malheureusement la stratégie martelant l’idée que l’alcool n’est rien sauf dangereux reste toujours inadaptée. L’exemple le plus connu, c’est d’interdire à un jeune adulte de ne pas boire pour ensuite le voir plonger tête la première dedans. 

En dehors des écoles du vin où l’on enseigne déjà aux élèves à sensibiliser leurs futurs consommateurs sur les risques de l’alcool, c’est l’éducation nationale qui au travers de notre patrimoine, notre histoire avec la viticulture peut agir en accompagnant les lycéens à apprendre et à comprendre ce rapport à l’alcool. Un verre de vin consommé occasionnellement relève peut-être plus de notre culture commune que du simple divertissement.

Bien qu’elles soient nécessaires, les campagnes de sensibilisation aux dangers de l’alcool sont généralement prises à contre-pied par les nouveaux modes de consommation. Comme le précise The Independent, les mouvements prônants la sobriété pendant la période du confinement étaient détachées de la réalité économique et sociale actuelle. Les bénéfices de la consommation d’alcool modérée existent tout autant que les risques liées.

C’est par nos comportements que nous influons sur celui des autres ; en tant que producteur, vendeur mais aussi ami ou parent, nous avons tous un rôle à jouer. C’est aussi au ministère de la santé et aux associations de s’adapter au besoin de relancer la filière et d’éduquer les plus jeunes. Sur notre rapport à l’alcool en tant que société, et également sur les nouveaux risques de consommation. L’éducation et la sensibilisation aux risques liés à la consommation excessive d’alcool doit rester une priorité.