L'éternelle question à l'approche de l'hiver : Quels vins boire avec la raclette, blanc ou…
Avec la montée en flèche des consommateurs de bières et de nolow, notre cher rouquin n’a plus la cote à l’apéro ! Souvent pointée du doigt, la complexification de l’offre et le manque de connaissance peut détourner des consommateurs qui pourtant apprécient encore le classico charcuterie, fromage et vin rouge.
Qu’à cela ne tienne, voici pour vous trois conseils accompagnés d’une sélection pour que vive le patrimoine. Ces recommandations ne prennent pas en compte les goûts et les couleurs de chacun ; gardez à l’esprit que votre plaisir passe avant tout alors ne vous prenez pas trop la bobine 😌
Spoiler : Les conseils proposés ne doivent pas vous inciter à vous remplir le cornet à chaque casse-croûte. Consommez avec modération !
Sommaire
Toggle1. Le choix de la raison : un vin rouge de saison
Rafraîchissant l’été, réconfortant l’hiver
Tout comme le rosé, le rouge « glouglou » est en vogue l’été. Peu alcoolisé, avec des tanins très fins, ces canons font fureur chez les amateurs de vin naturel. Souvent parés d’étiquettes rigolotes et de noms désuets, ils séduisent par leur originalité et peuvent convenir à ceux qui d’ordinaire ne consomment pas de vin rouge. Ils s’apprécient à l’apéritif, même sans accompagnement. Si vous l’achetez chez le caviste, demandez simplement : un rouge d’apéritif léger, sans fût de chêne.
Mais quand l’hiver pointe le bout de son nez, vient le moment de se réchauffer ! Plus adaptés aux apéritifs caloriques (feuilletés, mini-burgers etc.), les vins chaleureux et charpentés sont à servir en période de grand froid. Au sein d’une maison convenablement chauffée (18 ou 19°c), leur température de service sera respectée et leur alcool sera mieux appréhendé qu’en pleine canicule.
Ces règles sont à prendre avec précaution : rien n’empêche de servir un vin puissant du Roussillon avec de la charcuterie fumée en été, et on peut tout à fait imaginer un gamay de Touraine sur des toasts de chèvre-miel en hiver 🙄
Vin rouge de saison, pour température de saison !
On trouve sans effort des centaines d’articles sur la température de service des vins, et c’est normal ! Il s’agit d’un élément déterminant pour apprécier la qualité d’un vin. Pour les blancs, les rosés et les pétillants, disons que quelques heures au frigo suffisent et la question elle est vite répondue. Pour le vin rouge en revanche, quelques conseils peuvent aider.
- Un vin rouge se sert entre 12° pour les plus légers et 18° pour les plus corsés. Pourquoi ? Les températures plus basses font ressortir l’acidité et la sensation de fraîcheur, ce qui est idéal pour un vin léger. À l’inverse elles peuvent aussi serrer les tanins et fermer les arômes : on obtient donc un vin rêche et sans saveur… De mauvais augure pour les rouges riches et structurés. Une température comprise entre 16° et 18° mettra en valeur la rondeur, l’équilibre et le bouquet du vin. Au-delà, l’alcool et le gras prendront le dessus, pour un résultat capiteux et écœurant.
- Posez la main sur la bouteille. Elle est chaude ? Mettez-la au frigo entre 15 et 30 minutes, puis vérifiez. Elle est froide ? Vous pouvez soit la laisser se réchauffer dans une pièce tempérée, ou servir le vin puis le laisser se réchauffer dans le verre, à l’aide de vos mains posées sur la paroi si vous avez très soif !
- Laisser une bouteille de vin rouge au frigo l’été ? Techniquement cela n’abîmera pas le vin. C’est d’ailleurs recommandé si les températures explosent dans votre logement pendant l’été.
2. Du vin et des copains !
Se faire plaisir, on aime. Mais le plaisir c’est quoi ?
Parce que l’apéritif est un moment de convivialité et de partage, optez pour des vins rouges qui favorisent cette ambiance décontractée. Choisissez des bouteilles qui sont accessibles et appréciées par le plus grand nombre.
Le Bordeaux
N’en déplaise aux défenseurs du Bordeaux Bashing, le grand classique, le vin préféré des français, c’est le Bordeaux. Côtes-de-Bourg, Blaye, Castillon… des AOP connues, abordables, généralement vinifiées avec une majorité de merlot. Un goût reconnaissable entre tous et un taux d’alcool avoisinant les 13% qui devrait faire son office à la plupart des apéros dînatoires.
Le Beaujolais
Autre exemple plus paradoxal, le Beaujolais. Pour l’avoir expérimenté des dizaines de fois, je peux vous assurer qu’une grande partie des consommateurs aiment le Beaujolais (tant que vous ne leur montrez pas l’étiquette). Mais si vous leur demandez, beaucoup vous diront qu’ils n’aiment pas ça. Parce que la confusion avec le Beaujolais Nouveau est encore tenace, parce que ça sonne comme du tord-boyau servi dans des gobelets en plastique… Allez savoir. Quoi qu’il en soit, il existe assez peu de vins rouges qui s’allient aussi bien aux hors-d’œuvre traditionnels de l’apéritif.
Les vins rouges italiens
Après trois années passés chez le plus grand caviste italien de France, je n’ai plus aucun doute que pour surprendre et faire plaisir à ses amis, miser sur les vins italiens est une valeur sûre. D’abord ils évoquent les vacances, la dolce vita. Ensuite, leur diversité vous permet de choisir dans tous les styles. En accompagnement d’une planche de fromages et de charcuteries, des vins comme le Chianti, le Montepulciano d’Abruzzo, le primitivo ou le nero d’Avola fonctionnent très bien.
Ces différentes options permettront à tous vos convives de profiter de la dégustation et de participer à la conversation sur le vin sans être trop largués. Après libre à vous de leur faire découvrir cette « petite pépite de micro-vinif trousseau poulsard vieillie 9 mois en amphores, du gros nature comme on l’aime tu vas voir », à vos risques et périls !
3. Qu’il aille avec sa victuaille
Vous l’avez compris, qu’il s’agisse de la saison, ou des goûts personnels des invités, un vin rouge d’apéritif se doit aussi de fonctionner avec ce que vous mangez… ou pas.
Trinquer sans manger
Il arrive de temps en temps que la simple envie de déguster un verre de vin sans l’accompagner vous traverse l’esprit. À la bonne heure ! De nombreuses bouteilles se suffisent à elles-mêmes, dont les fameux vins de soif, les blouge, les glouglou ! Ils peuvent être élaborés à base de grenache, de gamay, de pinot noir…
Avec des hors-d’œuvre végétariens
Des billes de melon et mozzarella aux mezze libanais en passant par le patriotique oeuf mayonnaise, comment faire pour associer sa passion du vin rouge et du végé ? Encore une fois, de nombreux rouges pas ou peu tanniques accompagnent idéalement ces entrées fraîches et parfumées. Pour plus d’équilibre, misez sur le cabernet franc de Loire, à l’image du Saint-Nicolas-de-Bourgueil et ses notes végétales et fruitées.
Avec une planche mixte
Place à la reine de l’apéro, la base de la base, l’assiette de fromton et charcutaille ! Généralement tout y passe. Du petit rouge nature non filtré au vin solaire et charpenté, de la rondeur à la fermeté, tout le monde y trouve son compte. Il est quand même recommandé d’éviter les vins trop tanniques avec les fromages frais et acides, et de privilégier l’accord régional le plus souvent possible. En toute situation, j’ai un faible pour le pineau d’Aunis et sa polyvalence, à la fois tendre et épicé, à servir aux alentours des 14°.
Sélection de vins rouges pour l’apéritif
Tire-bouchon en main ? C’est parti pour le canonage ! Voici une playlist de vins rouges d’apéritif taillés pour le plaisir et le partage. Bonne dégustation !
Domaine Yannick Amirault – Saint-Nicolas-de-Bourgueil ‘La Source’ : cabernet franc
Domaine Sérol – Côte Roannaise ‘Éclat de Granite’ : gamay saint-romain
Château Haut Grela – Blaye – Côtes de Bordeaux : merlot, cabernet sauvignon
Les Terres d’Ocre – Saint-Pourçain ‘L’instant T’ : gamay, pinot noir
Domaine de Courbissac – Minervois ‘Roc Suzadou’ : grenache, carignan
Domaine de Bellivière – Coteaux-du-Loir ‘Rouge-Gorge’ : pineau d’Aunis
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