Souvent décrit comme « plus bio que le bio », l’agriculture biodynamique n’est pas tant liée à l’obtention d’un label. C’est la volonté de produire au sein d’un environnement sain et harmonieux qui prime, dans une démarche d’accompagnement de la nature.
Dans les faits, on parle d’une philosophie où l’Homme doit comprendre et réparer un espace agricole qu’il a déréglé au fil des décennies. Il s’immisce dans son environnement sans en dénaturer l’équilibre. En échange, la terre lui fournit ce dont il a besoin en demeurant pérenne.
Comme vous pouvez l’imaginer, les fondements de cette agriculture reposent sur une vision plus philosophique que scientifique. Bien que les bases soient dogmatiques, la part d’interprétation de l’exploitant est importante.
Dans ce dossier, vous allez découvrir comment la biodynamie est née, quels sont ses fondements et pourquoi elle a trouvée une résonance particulière dans le monde du vin…
La biodynamie c’est quoi ?
Vous êtes pressés ? Pas de panique ! Gérard Augé, membre du Mouvement de l’Agriculture Bio-Dynamique (MABD) vous explique tout. Et franchement avec une si fière barbe, comment ne pas lui faire confiance ?
En théorie, la biodynamie focalise l’attention de l’agriculteur sur l’environnement de la plante dans son ensemble. Elle vise à régénérer le cycle vital de tout ce qui entre en contact avec la plante.
A son origine, ce sont les travaux de Rudolf Steiner (1861-1925), philosophe et scientifique autrichien qui permirent au début du XXe siècle de mettre en place une solution pour lutter contre la perte de vitalité de certaines cultures et de la baisse de leurs valeurs nutritionnelles, conséquences observées par des cultivateurs en Allemagne qui utilisaient les premières formes de produits chimiques et pesticides.
Cette méthode de travail fut d’abord connue sous le nom de fertilisation biologique puis agriculture biologique et dynamique avant d’être définitivement nommée biodynamie.
En pratique, cette forme d’agriculture repose sur trois principes de base :
Des produits de synthèse aux préparations d’origine naturelle
Afin de dynamiser ou de soigner ses végétaux, l’agriculteur a à sa disposition une panoplie de plantes médicinales, de matière organique ou de minéraux qu’il infuse, dynamise où macère et utilise en dose homéopathique. Leurs propriétés fournissent à la plante un arsenal adapté à son développement et à ses défenses immunitaires.
Ces préparations sont destinées soit au système racinaire/foliaire de la plante (corne de bouse, corne de silice), soit au compost (préparation d’ortie, de pissenlit, de valériane etc.). Les pulvérisations à base de cuivre, de soufre ou de potassium sont autorisées mais leur utilisation doit rester minime, à des doses bien inférieures que celles autorisées en agriculture biologique.
L’étude des forces cosmiques et de l’influence des cycles lunaires
Outre le calendrier lunaire, la biodynamie repose sur des fondements astronomiques qui ont pour but d’affiner le travail de l’agriculteur et lui permettre de raisonner de façon plus large sur ces cycles de plantation, de récolte ou de transformation des produits.
Ce point reste largement débattu car il englobe des concepts empiriques certains. Si les chercheurs peuvent comprendre les effets physiques qu’implique la gravitation solaire/lunaire sur les marées et la sève des végétaux, ils ne sont pas encore en mesure de vérifier les théories selon lesquelles les astres, notamment zodiacaux peuvent avoir une influence sur la faune, la germination, la floraison ou la récolte des végétaux. Là où la science s’arrête, le mystère commence…
Charité bien ordonnée commence par soi-même !
Avant de sauver la planète en observant les astres, la biodynamie permet d’abord de se concentrer sur son exploitation agricole. En d’en prendre soin comme d’un organisme ou une individualité autonome, c’est-à-dire un lieu à la taille restreinte qui se suffit à lui même. C’est ainsi que la plupart des domaines en biodynamie disposent d’un cheptel, de plaines verdoyantes non exploitées, de forêts, où chaque élément permet à la vie de s’équilibrer harmonieusement.
Le principe fondamental est que chaque être humain étant différent, il en va de même pour une exploitation fermière, qui se doit d’être considéré comme unique. Et c’est sur ce point que la biodynamie trouva un écho quasi immédiat dans la viticulture quant au concept de terroir.
La semaine prochaine, nous étendrons les principes de la biodynamie à la viticulture !
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